Décidément, les expressions et moi, nous nous aimons vraiment beaucoup !
Mardi, matinée au RAM.
J’adore y aller. Ce sont vraiment des matinées
d’échanges entre enfants et entre collègues. La plupart sont très agréables.
Mais il y a ce groupe d’assistantes maternelles qui
vient surtout pour papoter entre elles. Elles ignorent les nouvelles, ne leur
disent pas bonjour (ou à peine) et chuchotent dans leurs dos. Puérilité
garantie ! Pourtant nous sommes bien des adultes sur notre lieu de
travail. Malheureusement le pire est la manière dont elles délaissent les enfants
quand elles arrivent au RAM. Elles jouent peu (pour ne pas dire pas) avec eux,
n’aide pas aux activités et ne participent pas au rangement.
Je ne m’en offusque plus. Je viens pour moi et les
petits que je garde. Je fais ce que j’ai à faire en gardant dans un coin de la
tête que je ne sais pas comment je serais après 15 ou 30 ans de métier.
Ce lundi a été un peu similaire aux autres. Dès que
j’arrive dans un « atelier » (le RAM est divisé en plusieurs petits
espaces), il y a une migration de ce groupe à l’autre bout de la pièce. Je suis nouvelle
donc limite pestiférée. Je ne cherche pas non plus à m’intégrer dans ces
conditions. Je discute avec quelques une des collègues. Les progrès de l’un,
les progrès de l’autre, comment nous allons.
Je suis la petite Colombe bientôt trois ans (prénom changé en rapport avec l’expression « la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ») vers le coin dinette. Ce groupe d’assistante maternelle est juste à coté, me tournant volontairement le dos pour certaines. Il y a aussi la directrice de notre RAM qui essaye toujours un peu de les motiver. Une des femmes se retourne vers moi et entame la discussion.
Je suis la petite Colombe bientôt trois ans (prénom changé en rapport avec l’expression « la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ») vers le coin dinette. Ce groupe d’assistante maternelle est juste à coté, me tournant volontairement le dos pour certaines. Il y a aussi la directrice de notre RAM qui essaye toujours un peu de les motiver. Une des femmes se retourne vers moi et entame la discussion.
« Olala
Colombe c’est originale dis donc.
-
Euh… oui…
-
Cela ne doit pas être facile à porter.
-
C’est joli, je trouve. »
La directrice tente un :
« L’enfant
peut comprendre. Gardons nos jugements pour nous. Et puis chacun choisi le
prénom de son enfant et chaque prénom est beau.
-
Mouais…, répond-elle avant de se retourner vers moi. M’enfin c’est un peu
bizarre. Non ? Vous ne trouvez pas ? »
Qu’attend-elle de moi ? Déjà critiquer, devant
l’enfant, SON propre prénom, je trouve ça horrible. Mais essayez de convaincre
l’assistante maternelle du dit enfant de faire pareil… ignoble.
« Je
ne le trouve pas du tout bizarre. » dis-je avec fermeté.
La directrice du RAM attrape la barrette de Colombe,
lui met dans la main et lui dit
« Tiens
donne ça à ta MAMAN. Elle va pouvoir te la remettre. »
Colombe court vers moi en me hélant « Maman. Ma
bayette s’il te plait. ». Je souris à ma directrice. Elle aurait très bien
pu lui remettre elle-même. Mais, ainsi, elle a pu glisser innocemment que Colombe
était ma fille. J’ai donc, évidement, choisi ce prénom si "horrible". Sous
le teint livide de ma collègue, je remets la barrette de ma fille, lui embrasse le front et lui dit de repartir jouer.
Le fait que l’enfant puisse entendre n’était pas un
argument valable pour cette collègue. En revanche que la maman, une adulte, soit présente l'a calmé… et BIEN calmé. Je peux encore voir la tête qu'elle a fait. C'était jouissif. Je me suis bien marrée intérieurement. Oui, j'assume ce petit coté mauvais (bon en même temps. Moi j'ai rien fait de mal. Je me marre juste qu'elle se soit fait prendre la main dans le sac). Je ne sais jamais comment argumenter dans ces cas là. Cette fois he n'en ai pas eu besoin. La situation l'a fait pour moi. J'ai eu du mal à retenir un bon gros fou rire.
Les enfants peuvent comprendre. Parler négativement de
leur prénom (ou même de leur comportement) n’est pas bénéfique pour eux. Nous
n’avons pas à porter des jugements, qui plus est sur des choix totalement
subjectifs !
Je conclurai par une autre expression : l’arroseur
arroser. Si vous en trouvez d’autres pour illustrer cette histoire n’hésitez
pas à commenter.
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